À la recherche du pommier nain
En 1980, Louis Poulin et Diane Goyette achètent une terre de culture à Compton. La région est réputée pour la beauté de son paysage et la richesse de ses sols. Plusieurs la considèrent même comme étant un des meilleurs jardins du Québec!
Attirés par les techniques de culture avancées de la pomiculture, les deux partenaires décident de planter des pommiers. La pomme, ce symbole mythique de fécondité que l’on retrouve dans les histoires depuis la nuit des temps, devient le fruit de leur passion!
Mais pas n’importe quel pommier. Des pommiers nains qui produisent plus rapidement, en trois ans seulement, et plus abondamment, soit 40 tonnes de pommes par hectare au lieu de 20 tonnes pour un pommier standard!
QU’EST-CE QU’UN POMMIER NAIN?
Croquis d’un pommier nain
Le greffon peut être de toutes les variétés, telles que Spartan et Macintosh. Les porte-greffes nanifiant restreignent la formation de bois dans l'arbre et orientent l'énergie vers la production fruitière. Les pommiers nains permettent ainsi la cueillette et la taille sans échelle. Tout est accessible sans grimper!
Cependant, en 1980, il existe peu de plantations de pommiers nains au Québec et aucune à Compton. L’expertise se trouve en Europe où on cultive les pommiers nains depuis l’époque du Roi Soleil, Louis XIV. Diane et Louis se rendent donc en France, pour un premier voyage d’exploration.
C’est avec Michel Lefeuvre, ingénieur au CETA fruitier d’Anjou, qu’ils commencent leur apprentissage : préparation de sol, plantation, conduite des pommiers nains, gestion antiparasitaire. Tout est nouveau et passionnant! Après plusieurs stages réalisés grâce à l’aide de l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ), le transfert technologique s’opère peu à peu. La patience est de mise, tout comme les essais, les erreurs et les succès.
Michel Lefeuvre : « Je suis Québec en 1984 pour initier un groupe de producteurs aux nouvelles techniques de conduite. Un bon début pour une fructueuse collaboration entre Québec - France.»
À Compton, au pays des petits fruits, plusieurs n’y croient pas. «Les petits pommiers vont geler en hiver. Rien ne poussera, c’est planté trop serré. Les pommiers vont étouffer...» Mais à l’automne 1984, trois ans après la plantation des premiers 5 500 pommiers, c’est la récolte. Une folie où toutes les pommes sont vendues en une seule journée! Curieux, tous veulent voir ces petits pommiers où poussent de grosses pommes. Débute ainsi une longue histoire d’innovations qui n’est pas encore terminée…